vernissage samedi 7 septembre 2019 à 16h
Journée Européenne du Patrimoine Samedi 21 et Dimanche 22 septembre, de 13h à 17h
Artiste-chercheur et enseignant à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Bruno Goosse axe ses recherches artistiques sur la question du patrimoine et de la conservation. Si des faits oubliés peuvent parfois apparaître anodins, leurs traces continuent d’agir dans nos imaginaires et impactent notre quotidien. Comment la réflexion patrimoniale tente d’interrompre la fuite inexorable du temps ? Un classement ou une conservation agissent-ils sur notre perception du passé ? Qu’est-ce qui persiste dans le présent ? L’artiste veut amener le public à s’interroger sur la constitution de l’histoire, sur la manière dont un récit a tendance à figer le cours du temps.
Bruno Goosse nous présente ici une recherche autour d’anciens sanatoriums. Il s’intéresse ainsi aux bâtiments historiques du Centre Hospitalier d’Helfaut, près de Saint-Omer, un ancien sanatorium des années 1930. Après avoir représenté l’espoir de la guérison au début du siècle, ces lieux sont devenus des symboles d’échecs et les évolutions de la recherche médicale les ont relégués aux oubliés de l’Histoire. Depuis, certains d’entre eux ont été reconvertis en hôtels et d’autres, peu nombreux, ont poursuivi leur mission de santé, sous d’autres formes. Autour de ces espaces délaissés, Bruno Goose veut rendre visible le travail de la séparation : séparation entre le bien-portant et le malade, entre l’action et l’inaction, entre l’air pur et l’air vicié… séparation entre les sexes, entre le temps de travail et le temps de repos, entre le corps privé et le corps public.
Si le bâtiment en question n’est pas protégé au titre des monuments historiques (ni classé, ni inscrit), il a fait l’objet d’une étude de la part du service de l’inventaire général du patrimoine culturel. Ce service a pour vocation de recenser, d’étudier et de faire connaitre l’ensemble du patrimoine français. Ce classement d’un bâtiment ou d’un site peut se faire de façon formellement administrative, ou plus dans un souci de recherche scientifique ou même uniquement populaire par les populations elles-mêmes qui considèrent alors les lieux comme inaltérables. Car, en effet, classer un bâtiment ou un site produit une certaine immobilisation, une résistance aux effets du temps, un imaginaire de la pérennité. Parfois, cet arrêt du temps se transforme en un modèle : modèle à suivre, mode d’emploi, possibilité de l’imitation… dans une tentative d’échapper au temps qui passe, à son action sur toutes choses et sur nos vies, à l’Histoire.
site de Bruno Goosse : http://www.tirantdair.org/