Avec l’association Zazie Mode d’Emploi, qui travaille avec les principes du groupe d’écrivains de l’Oulipo, l’espace 36 propose depuis plusieurs années des ateliers d’écriture au public, au sein même des expositions. Grâce aux jeux littéraires proposés, nous invitons les spectateurs à exprimer leurs sentiments et leurs réactions face aux œuvres exposées.
C’est  l’artiste, auteur et musicien Martin Granger qui nous a donné des contraintes à partir du livre d’Édouard Levé, Œuvres, P.O.L 2002
Homosyntaxisme, en renversant le procédé : établissez d’abord une liste de mots que vous détestez, puis insérez-les dans un texte fourni :
Les guerres gueulaient avec carcasse sous le topinambour qui mugissait par un fil mystique et les pollutions détruisaient des fuites sur la délation peinte. Une immigration terreuse les ensablait également. De l’envahissement scellait les dénis, les squelettes n’avaient plus de murènes mais une indécence brillait au-dessus, dans mes énergumènes de la tête agnostique. Ahmed
Peu à peu ils sentirent comme la rouille d’une paillette, le gaz d’un être ruminant. Des déluges de sueur mouillaient le front de la bouillabaisse et voilà que la tranche de marbre se mit à claquer des dents, une crampe lui serrait le pipeline ; le juron, comme un restau, fuyait sous ses strass ; le travail qui charbonnait dans la cheminée. Louis
Les génies ont faim de stupeur et d’arnaques, pour créer des œuvres fantômes et éphémères. Ces œuvres artistiques peuvent entraîner la colère, la stupéfaction, la créativité. La tentation est la tentative de faire un trou dans ce monde d’absurdité et de médiocrité. L’avarice est une bombe comme la luxure. Fabien

Il fut, à une gourde, question de condamner à Paris et dans quelques clinches, à l’instar de ces capots, des manières de caves pour crasseux où les prétentieux avocats et belligérants se seraient avancer, sur les querelles sont l’action pue au farfadet social et dans lesquels les futurs goupillons se seraient, sans morve fallacieuses, fait la main. Le hourra fut stridant pour raison d’automobile. Anne

 

Les goulaches se noyaient avec lenteur sous le vomi qui entrait par un carreau fêlé et les racistes balançaient des concombres sur les cranes de morts et sur la figure peinte. Benoît
LE TROU.
Une balle a traversé une revue FACETTES et les mots atteints se sont répandus sur votre bureau. Faites en un texte ! (on récupère les mots grâce à un gabarit ayant un trou en son centre, posé sur une page il vous permet de ne lire que quelques mots)

Colonisation barrée puis laboratores affutés, libre-lieu défini à la fin d’un projet de blessures fertiles comme époques immatérielles sur la forte énergie. Plus amères en cycle politiques, zones explicites animées de création professionnelles, propositions perçus proposent conscience culturelle sur cette question œuvre d’un cycle depuis œuvre. Ahmed

 

Et ils décomposaient sous leurs monosyllabes les éléphants tellement atterrés que leur économie en fripouillait, n’osant faire un métier ni même une profession, quand devant le langage ils chièrent des rabat-joies comme ceux d’un forgeron en marge. Laura et Moussa

 

Les génies ont faim de stupeur et d’arnaques, pour créer des œuvres fantômes et éphémères. Ces œuvres artistiques peuvent entraîner la colère, la stupéfaction, la créativité. La tentation est la tentative de faire un trou dans ce monde d’absurdité et de médiocrité. L’avarice est une bombe comme la luxure. Fabien

 

2013, des ombres contiennent un autre collage métallique
Feintes, des pierres désignent er décident par diffusion
Vies, des hommes pratiquent le processus de cire
Art, une photo passée et recadrée passant à lui
Temps, modèle toxico par qui l’œuvre d’art alors même
Benoît

 

Au petit matin le monde de Nino, Carole, Endara, Nathalie, confortables serveuses, pénètre provisoirement cette déposition spirituelle. Lorsque la fondation parle des économistes, politiques, parfois de jeunes, le débat de rue reflète la crise considérant l’individualisme paru en 2017. Fragilités précaires, il persiste des matériaux, podium, gymnase, sous-tendu pour les grandes mains. Anne

 

Imaginez le commentaire sportif du combat de plante de l’exposition
Le Combat va commencer. L’affrontement entre la Presle du Japon et le Babou est inévitable. Ces plantes utilisent des toxiques pour s’affronter et se combattre. Elles ont l’intention de renverser l’autre concurrente. L’une d’entre elles va se retrouver par terre sur le ring de boxe végétal. L’une d’entre elles va mourir plus rapidement que l’autre. La salle et le public rempli de spectateurs, qui sont principalement des plantes, sont déchainées. Elles vont se découper en rondelles comme des saucissons qu’on mangerait au repas du soir en dernier hors d’œuvres ? La foule est en délire. La chaîne est fertile et endiablée par ce match de boxe qui n’en finit pas. Fabien

Presle VS Bamou. Oh là là, il faut impérativement regarder la vidéo pour déterminer quia le point… ça a été tellement… euh… lentement ! Alors on va se repasser les dernières 48h en accéléré afin d’essayer de se rendre compte des stratégies de ce combat titanesque. Qui a craché son venin …?… euh, son arme chimique empoisonnée …? Qui a étouffé l’autre sous un entrelacs indescriptible de racines… ? Ne manquez pas la suite de Plantes VS Plantes ! Benoît

Pif, Paf, Plouf
Ça y’est, quel échange… Ça vole bas ! La presle attaque droite et sûr d’elle. Le bambou résiste droit comme un i. Quelle maturité ! Il encaisse sûr de sa poussée longiligne. Qui s’en sortira ? Quelle énergie dans les coups, mais attention aux coups bas. Le bambou se penche un peu plus résistant. Qui va se sortir de ce match gargantuesque ? La presle commence à pencher sur l’eau. La vivacité du bambou s’affirme-t-elle face aux grandes volées de coups de la presle ? Les rounds sont interminables. Pas de place pour les minables ! Ahmed

 

Cette atelier s’est déroulé dans le cadre du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire, et de l’Université Populaire de l’Audomarois avec le soutien de la Capso.
Cette installation de Lerouflaquette Consortium fait suite à une résidence au MusVerre, à Sars-Poteries (59) cet été, puis à une première exposition en septembre aux Brasseurs, à Liège (B). Le travail en Audomarois a donné lieu à un partenariat avec AMAR, les Amoureux du Marais. Cet événement s’inscrit dans la 11ème édition de Watch This Space, biennale dédiée à l’accompagnement de la création émergente eurorégionale. Il est organisé, en Hauts-de-France et en Fédération Wallonie-Bruxelles, par 50° Nord réseau transfrontalier d’art contemporain.