Une exposition dans le cadre de +15 à la Plus Petite Galerie du Monde à Roubaix
Johanne Huysman
Il y eut des vues d’ensemble, ainsi qu’en atteste André le Berger, scène onirique. Puis, Johanne s’est approchée. D’abord, les corps. Sachant qu’on n’arrive pas au cœur d’un sujet si vite, elle s’est mise à tourner autour. Arrive la série Les Robes. Ces robes ne sont pas vides, elles sont habitées. Leurs angles, leurs mouvements, leurs découpes suggèrent un corps qu’il appartient au visiteur de recréer, écho au sien ou à la multiplicité des morphologies, comme un miroir tendu. Johanne emprunte alors un nouveau passage, une correspondance qui l’amène à interroger le corps autrement, son architecture, sa chair et son mouvement, son fonctionnement, comment ça change, comment ça passe de l’incarnation à l’esprit et vice et versa. Cette recherche la conduit vers la matière, elle crée alors Les Organiques, plus abstrait, entre fluides aquatiques et nébuleuses desquelles surgissent des visages, Les Portraits, apparitions, visites imprévues. Ces figures nous regardent. Puis le travail s’inverse, elle ne laisse plus venir les choses, elle fait le choix de creuser, scier, tailler le bois, jusqu’à la rencontre des Visages. Dans les derniers portraits à la cire la position frontale et le geste épuré forment une esquisse qui en préservant la pudeur offre sa fragilité. Johanne Huysman ne cesse d’interroger l’humain, sa forme, sa nature, son incarnation, sans clichés, sans jugements et sans règles autres qu’une insatiable curiosité bienveillante.