Boris Achour, Jenny Gage, Peter Downsbrough, Lee Friedlander, Remi Guerrin, Richard Kalvar, Josef Koudelka, Frédéric Lefever, Catherine Melin, Duane Michals, Michael Snow, Jeff Wall
Cette exposition organisée en collaboration avec le Fonds régional d’art contemporain (Frac) Nord-Pas de Calais propose une réflexion sur la ville et la relation que les artistes entretiennent avec elle. Vous pouvez ainsi (re)découvrir une dizaine d’artistes français et étrangers qui ont investi l’espace urbain.
(dans la suite de cette réflexion, « dans la ville … (2) territoire de jeunesse est présenté à la suite.


La ville est un territoire cohérent et structuré, pourtant morcelé en quartiers, strié de passages et de rues, rythmé de façades lumineuses ou délabrées. Cet espace dense incite les artistes à une prospection, une déambulation urbaine, s’imprégnant de
l’atmosphère de la ville. De ce maillage architectural en constante évolution se dégage une charge émotionnelle (P. Downsbrough). Certains artistes en révèlent des aspects incongrus (L. Friedlander) ou linéaires dessinant un paysage à la beauté banale et familière (F. Lefever, J. Wall). Les lumières naturelles ou artificielles, omniprésentes dans les grandes métropoles, soulignent les arêtes des bâtiments ou animent une façade (R. Guerrin). Dans ce territoire parfois hostile, l’homme tente de vivre, de s’épanouir, d’y « faire son nid ». Parfois il erre, faisant de la ville son seul refuge, arpente ses rues ou la colore, taguant ses murs de multiples teintes. L’espace urbain devient une scène de théâtre aux allures surréalistes où les personnages sont tantôt fantastiques, tantôt dramatiques (J. Koudelka, R. Kalvar). Observateurs attentifs, les artistes nous dévoilent la magie de notre quotidien s’attardant sur des regards, des gestes et des postures (C. Melin). L’intention avouée est de saisir l’instant, d’arrêter le temps. La ville dense et solitaire, énergique et inquiétante, devient un terrain d’investigation et de recherche. Apprivoiser la ville, c’est peut-être jouer et devenir complice avec elle. Finalement, le jeu ne serait-il pas de se mettre en scène dans ce grand théâtre à ciel ouvert ? Certains artistes s’approprient cet environnement pour mieux le questionner. La mise en scène de l’image et la parfaite maîtrise de ce territoire donnent naissance à de multiples histoires (J. Gage, D. Michals). Toutefois, la ville peut être le témoin d’expériences physiques et de performances. Ces perturbations légères transposent l’espace urbain vers la poésie et l’humour (B. Achour, M. Snow).
Peut-être pour mieux nous apprendre à regarder et à aimer la ville ?
