En réponse à l’appel à projet de la Fondation de France « environnement sonore » 2009, espace 36 a proposé une rencontre entre Marjorie Van Halteren, artiste plasticienne du son et les habitants du territoire de l’audomarois.

Un partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental de Saint-Omer

Une cité se compose autant de sons que d’images, auxquels les habitants sont très souvent indifférents : comprendre son environnement, c’est aussi se l’approprier et savoir devenir acteur à bon escient. La ville est un espace très bruyant. Les ateliers réalisés ces dernières années en milieux scolaires (collèges) nous ont révélés à quels points les adolescents sont dépendants du bruit, le silence étant synonyme de mort pour eux. Nous leurs avons appris à écouter le silence et à s’attacher aux sons légers. Nous avons proposé à l’artiste intervenante, Marjorie van Halteren, de mettre en place cette démarche de recherche et de création avec les habitants de la ville de Saint-Omer. Notre volonté est de travailler et de réfléchir sur les enjeux d’une écologie sonore.

ATELIER
Un petit groupe s’est formé, d’âges et d’horizons différents.
La matinée a fait appel à la mémoire sonore des participants. Ils se sont notamment appuyé sur l’environnement de la ville. Un élément sonore a été évoqué particulièrement : le bruit des mobylettes. S’en ait suivi un drôle d’exercice d’imitation et d’écoute.
Pour Marjorie Van Halteren, américaine, les mots français sont de « beaux objets ». Le mot patate s’est alors immiscé dans la conversation donnant lieu à un jeu mêlant prononciation, intonation et rythme. En partant de thèmes, l’artiste a proposé de se plonger dans des univers spécifiques à évocations sonores communes. Les sons et les images s’entrecroisent.
Le vol du papillon, léger comme une feuille de papier… exemple de son presque imperceptible mais qui est emprunt de poésie. Si certain sons nous dérangent, d’autres nous font rêver.

REPRESENTATION SONORE
A partir des enregistrements de l’atelier, Marjorie Van Halteren a créé plusieurs pistes en « bricolant » autour de la matière sonore de base des participants. Grâce à des haut parleurs, une retranscription est donc proposée dans un auditorium d’un conservatoire habituellement investi par les performances live de musiciens. Si c’est un ordinateur qui trône au fond, sur la scène dans la pénombre éclairés par de petites lampes de chevet, des interprètes ont pris place. On retrouve Marjorie Van Halteren qui, accompagnée d’objets du quotidien, répond en improvisant à la bande sonore ambiante rediffusant les créations de l’atelier. Deux autres musiciens, Paul Cheneour et Hugo Kostrzewa, se joignent alors à elle devant les oreilles un peu interloquées du public, dont quelques participants de l’atelier, présent dans la salle.

merci de faire le plus beau des silences…